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ÉPAULE

Omarthrose

L’affection se manifeste par une douleur qui s’aggrave lorsque l’épaule est mobilisée, alors qu’au repos, il n’y a pas de douleur. Cependant, les symptômes peuvent être présents la nuit avec des difficultés à dormir. En outre, une perte d’amplitudes articulaires peut se produire. La rotation externe, la flexion et la rotation interne de l’épaule sont souvent limitées par la pathologie.

Qu’est-ce que c’est ?

L’arthrite glénohumérale est une maladie dégénérative de l’articulation de l’épaule caractérisée par une atteinte des surfaces articulaires de la tête de l’humérus et/ou de la glène. La pathologie survient avec le vieillissement de l’articulation et en cas de pathologies concomitantes (maladie de la coiffe des rotateurs, arthrite inflammatoire, traumatisme). Il s’agit d’une affection qui survient plus fréquemment chez les femmes. L’instabilité glénohumérale est un facteur de risque associé au développement de l’arthrite glénohumérale.

À l’examen de l’épaule, il peut y avoir une crépitation avec une sensation de blocage intra-articulaire et un mouvement de roue dentée. Une évaluation approfondie de la fonction des muscles est importante pour déterminer le type d’intervention. Le diagnostic se fait par radiographie avec projections : antéropostérieure, latérale et axiale.

Sur la radiographie, on constate une réduction de l’espace intrarticulaire, une sclérose et des kystes sous-chondraux. Il faut évaluer l’état de dégénérescence et d’usure de l’os glénoïde postérieur et détecter les éventuelles subluxations statiques postérieures de la tête humérale, afin de comprendre si une arthroplastie avec prothèse inversée est nécessaire.

Dans le cas d’une rupture de la coiffe des rotateurs, il est possible de voir une migration supérieure de la tête humérale et, dans les cas plus graves, une érosion acromiale. Dans les cas extrêmes, on observe un acétabulum de l’arc coracoacromial.

Un examen tomographique par ordinateur peut être utile si la décision d’opérer est prise et qu’une planification préopératoire est nécessaire pour optimiser le type d’implant et prédire la taille et la forme exactes, ainsi que la position, de l’implant. Dans les cas plus graves, un logiciel d’analyse d’instruments spécifiques au patient est utilisé.

Traitements

Le traitement peut initialement consister en une période d’observation, de physiothérapie et de traitement analgésique avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des corticostéroïdes, si les symptômes sont légers et la fonction préservée. Des injections intra-articulaires peuvent être utilisées pour traiter les symptômes douloureux. À des fins anti-inflammatoires, un dérivé de la cortisone peut être idéal, mais en cas de récidive des symptômes, une opération d’arthroplastie ne peut être effectuée que trois mois après l’injection. D’autres produits qui peuvent être injectés pour traiter les symptômes douloureux sont l’acide hyaluronique, qui peut lubrifier les surfaces arthritiques, ou les concentrés de plaquettes. Ces deux dernières options doivent être discutées avec le patient car les preuves restent limitées à l’heure actuelle. Dans les formes plus graves de la polyarthrite rhumatoïde, un traitement avec des médicaments spécifiques peut être nécessaire et le patient doit être suivi par nos collègues rhumatologues. L’arthroplastie est une intervention indiquée en cas de symptômes débilitants qui durent pendant une période prolongée et dans certains cas de déficience fonctionnelle.

L’arthroplastie totale anatomique de l’épaule est indiquée en cas de dégénérescence du cartilage, de douleur de longue date et de fonction intacte de la coiffe des rotateurs. Le manque de fonction musculaire, l’infection et l’arthropathie de Charcot sont des contre-indications. L’opération consiste à implanter une glène concave et une boule humérale convexe. Le traitement améliore les symptômes de la douleur et, en cas de fonction musculaire correcte, rétablit une bonne fonction de l’épaule. À 10 ans après l’opération, 92 à 95 % des prothèses ne nécessitent pas de révision.

L’arthroplastie totale de l’épaule “inversée” est classiquement indiquée pour l’irréparabilité de la coiffe des rotateurs et les pathologies glénoïdiennes avancées. Ces dernières années, on préfère de plus en plus ce type d’implant, même dans les cas suivants : âge avancé, révisions et fractures complexes. La raison en est la fiabilité de l’implant avec de meilleurs résultats cliniques reproductibles et, en même temps, compatibles avec une vie harmonieuse. L’implant concerne une partie convexe de la glène et une partie concave de l’humérus. Il garantit une amélioration des symptômes de la douleur et une bonne fonction. À 10 ans, 90 à 95 % conservent une bonne fonction et ne nécessitent pas de révision.

Quelles sont les complications possibles ?

Arthroplastie totale anatomique de l’épaule

Mobilisation aseptique du composant glénoïde (complication la plus fréquente) : souvent liée à la raréfaction de l’os disponible, si elle est grave et symptomatique, elle peut nécessiter une révision de l’implant.

Lésions vasculaires et lésions nerveuses : malgré l’optimisation et la connaissance des structures anatomiques, certaines variations peuvent entraîner ce type de lésion. Les blessures vasculaires peuvent provoquer des hématomes qui nécessitent une évacuation chirurgicale, et les blessures nerveuses peuvent nécessiter une révision nerveuse. Les blessures complètes et permanentes restent heureusement très rares.

Mobilisation aseptique du composant huméral : plus rare que celle de la glène, elle est liée à des facteurs de risque tels que la pathologie inflammatoire et l’infection et nécessite fréquemment une nouvelle intervention chirurgicale pour être traitée.

Déficit de la fonction du subscapularis : lié au passage dans la partie antérieure de la coiffe, il peut se présenter dans la période postopératoire comme une perte de force variable.

Déséquilibre des tissus de stabilisation statique et dynamique : notamment en cas d’opérations antérieures de stabilisation de l’articulation glénohumérale.

Blessures de la coiffe des rotateurs : peropératoires ou postopératoires en cas de conflit avec l’implant, entraînant parfois la nécessité d’une révision de l’implant dans un modèle d’implant dit ” inversé “.

Raideur : souvent liée aux adhérences cicatricielles, elle nécessite une période de rééducation plus longue et plus intensive que la physiothérapie, rarement une révision chirurgicale des cicatrices est nécessaire.

Infection : peut se présenter comme aiguë ou chronique et est le plus souvent causée par Cutibacterium acne ou Staphylococci. Le germe Cutibacterium acne se manifeste souvent par une infection de faible intensité qui persiste dans le temps. Il s’agit d’un germe commensal de la peau, présent chez tous les individus, mais qui peut pénétrer dans le site chirurgical en tant qu’agent pathogène. En cas de symptômes et/ou de signes radiologiques d’ostéolyse, des examens complémentaires peuvent être nécessaires et une révision ou un changement de prothèse en une ou plusieurs étapes peut s’avérer nécessaire.

Fractures périprothétiques : les fractures peropératoires, souvent limitées à de petites fractures, peuvent nécessiter une période de mobilisation protégée avec une rééducation plus lente ; il s’agit rarement de fractures nécessitant un implant spécifique ou une stabilisation par ostéosynthèse peropératoire. De même, les fractures postopératoires doivent être évaluées en fonction de leur gravité pour décider du traitement conservateur ou chirurgical.

Arthroplastie totale inversée de l’épaule 

« Notching » du col de l’omoplate : très fréquente (44-96%) mais source beaucoup moins fréquente de symptômes ou de révisions. Les nouveaux implants et les nouvelles techniques permettent de réduire considérablement son apparition dans la période postopératoire.

Dislocation : rapportée dans 2 à 3,4 %, elle est la cause la plus fréquente d’échec du traitement. Un bon positionnement de l’implant, la réfixation du sous-scapulaire (lorsque cela est possible) et l’utilisation correcte de l’attelle au cours des 6 premières semaines postopératoires peuvent contribuer à réduire le risque et à éviter cette complication.

Mobilisation aseptique du composant glénoïde : elle est plus fréquente lorsque l’implantation de la prothèse inversée se fait en révision de la prothèse anatomique (jusqu’à 25% à 5 ans en cas de révision). Elle peut nécessiter une révision en deux étapes avec reconstruction de la masse osseuse glénoïdienne à l’aide d’un implant osseux autologue ou hétérologue.

Infections profondes : se produisent dans 1 à 2 % des cas. Les germes les plus fréquents sont Cutibacterium acne et les staphylocoques. Les facteurs de risque sont le jeune âge et le sexe masculin, les procédures de révision et les arthroplasties dans les cas trumatologiques.

Fractures de l’omoplate (acromion et spina) : elles sont plus fréquentes en raison de la biomécanique de la prothèse, qui exploite l’activité du deltoïde. Selon la littérature, 4 % peuvent être une source de douleur et le traitement peut être conservateur dans environ la moitié des cas.

Neuroapraxie du nerf axillaire : jusqu’à 0,5-1% mais est souvent temporaire.

Le premier jour après l’opération

L’opération se fait sous anesthésie générale, éventuellement combinée à un bloc nerveux dans le bras. Un antibiotique prophylactique est administré 30 minutes avant l’incision chirurgicale.

L’opération dure environ 2 heures. Une incision est pratiquée à l’avant de l’épaule. Sa longueur peut être d’environ 8-10 cm.

Après l’opération, l’attelle d’abduction, préalablement choisie par le chirurgien, est appliquée sur l’épaule opérée. Des picotements et la sensation d’une main engourdie sont une sensation assez fréquente après l’opération, mais ils disparaissent en quelques jours.

Physiothérapie postopératoire

La rééducation prévoit :

  • une attelle d’abduction pendant 6 semaines pour toute la journée, à l’exception du temps d’habillage et de pansement.
  • pas de charge pendant 10 à 12 semaines.
  • en cas de tenodèse du biceps, pas de flexion et de supination contre résistance pendant 10-12 semaines
  • semaine 1 et 2 postopératoires : mobilisation du coude et de la main uniquement et mobilisation pendulaire du bras
  • semaine postopératoire 3 et 4 : mobilisation passive du bras avec des limitations imposées, abduction et flexion du bras à 90°, rotation externe à 10° et rotation interne limitée par le ventre.
  • semaines postopératoires 5 et 6 : mobilisation active assistée du bras avec des limitations imposées, abduction et flexion du bras à 90°, rotation externe à 10° et rotation interne limitée par l’abdomen.
  • Après six semaines : Entre la sixième et la douzième semaine, après une évaluation médicale, il est possible d’arrêter l’utilisation de l’attelle et de commencer les mouvements actifs de manière indépendante, cependant il est important de s’assurer qu’il n’y a pas de charge sur le bras. Le but est d’augmenter les amplitudes du bras.
  • Entre le troisième et le sixième mois : on travaille sur le renforcement musculaire progressif. La reprise des activités sportives est progressive selon typologie de sport. Le sport qui comporte des efforts involontaires et brusques son débutés au cinquième e sixième mois.

Contrôle et traitement des plaies

Le pansement doit être changé tous les trois jours. La désinfection et le changement doivent être effectués minutieusement et avec des instruments stériles (comprimés, éventuellement pincettes).

Les fils sont retirés le 15e jour par un médecin ou une infirmière spécialisée.

Une aide à domicile d’un centre médico-social pour diverses activités peut être organisée.

Quand allez-vous reprendre vos activités ?

Ne conduisez pas le véhicule pendant les six premières semaines. Pendant cette période, vous pouvez voyager en tant que passager sur de courts trajets en voiture ou utiliser les transports publics.

Votre retour au travail et au sport est décidé en fonction de vos progrès. L’absence du travail est prévue pour six à huit semaines. La marche est recommandée, les autres sports peuvent être repris après avis médical.

Examen médical

Le Dr Fornaciari effectuera un contrôle clinique à six semaines et aux troisième, sixième et douzième mois. Chaque réunion comprend une évaluation de l’état clinique et une décision sur la progression du traitement de physiothérapie. Ces rendez-vous sont fixés au moment de la sortie et du retour à la maison.